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Couvent Saint François - Oletta

Adresse: Couvent St François, 20232 Oletta, France
Le couvent Saint François Daté de 1390, l'édifice a remplacé celui édifié au Moyen Âge. C'est un des plus anciens couvents du Nebbio classé 3e de l'île au chapitre de Narbonne en 1260. Le nombre de frères n'a jamais été très important. Composé de vingt-cinq cellules, il abritait 18 frères dont 3 prêtres et quelques clercs. Les chroniques racontent que déjà au XVe siècle le prêtre y célébrait l'office avec deux pistolets sur l'hôtel pour tempérer les fidèles. Durant la lutte pour l'indépendance de l'île, les frères parcouraient la campagne à cheval pour rameuter les foules à la cause nationale. Plusieurs consultes eurent lieu au couvent : 7 septembre 1745, 6 mai 1747, 1er août 1750, 23 mai 1753. En 1758 Pascal Paoli mettant à profit l'érudition des moines, y crée une imprimerie nationale, la Stamperia della verita, où de nombreux articles à contenu historique ou philosophique furent édités. « François Piazza, agrégé d’italien, titulaire d’un doctorat soutenu à la Sorbonne, nous éclairait sur les ouvrages de justification et les lieux d’imprimerie au XVIIIe siècle en Corse. Il révéla alors au public que l’imprimerie du couvent d’Oletta n’avait jamais existé en réalité. La mention d’imprimerie au couvent était employée de manière symbolique ». En 1768, les Français débarquent à Saint-Florent, s'emparent d'Oletta et l'occupent. En 1769 ils établissent leur quartier général dans le couvent. Le 13 février l'abbé Francescu Antone Saliceti, ses parents et ses amis quittent Oletta occupé par les soldats de M. d'Arcambal3. De là partira leur offensive contre les troupes de Paoli qui trouvera son épilogue le 8 mai 1769 par la défaite des troupes nationales à Ponte-Novo. Un complot contre l'occupant français nommé la « Conspiration d’Oletta », ourdi par l’abbé Saliceti dit « Peverone » à la demande de Pascal Paoli, fut déjoué suite à des dénonciations. 5 jeunes hommes furent condamnés, torturés et privés de sépulture. Parmi eux, se trouvait Don Petru Leccia, 23 ans, supplicié de la roue, dont le corps devait rester exposé sur la place publique. Maria Gentile, sa fiancée, bravant l'interdiction, lui offrit une sépulture chrétienne dans la chapelle conventuelle. Son courage suscita la clémence du Général de Vaux. Au-dessus de la porte latérale du couvent est apposée une plaque commémorative qui rappelle le martyre de 5 patriotes torturés et privés de sépulture chrétienne le 25 septembre 1769. En 1769 Les religieux furent chassés, puis réinstallés en 1854 avant de quitter définitivement le couvent lors de la séparation de l’Église et de l’État. Dans les années 1960, le couvent Saint-François était animé par des bénédictines. Stella la dernière sœur, y vécut à la bougie jusqu'en 1990. Il resta dix ans inoccupé avant d'être squatté. L'édifice de trois étages en ruine et comportant 17 cellules de moines, avait été mis en vente à la fin du siècle dernier. Il n'y avait pas d'électricité, qu'un seul robinet. des planchers effondrés, des trous dans le toit en lauzes et son église pillée. La commune ne pouvant pas prendre en charge les frais de restauration, renonça à son droit de préemption. Il trouva acquéreur au printemps 2001. Il est aujourd'hui la propriété d'un particulier, sauvegardé et mis en valeur par l'association VMF, Patrimoine en mouvement, créée en 1958. La chapelle dont la construction remonte à la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe siècle, propriété de l'association précitée, est protégée et classée Monument historique par arrêté du 29 novembre 1974.


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